Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/387

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tre mesme avec dommage. Touteffois, il ne les en peut desdire, et est la vérité que, dès que j’en ouy parler, je le receuz avec beaucoup de desplaisir, et en ressenty un instinct fort véhément de ce qui en arriva puis après.

Monsieur du Plessis donq s’y trouva, et avant le disner tasclia d’éclaircir le sr de Ste Marie des pointz sur lesquelz il disoit douter ; et sur ce qu’on luy conseilloit, pour plus grant esclaircissement, de lire les livres de monsieur du Plessis où il avoit traicté ces matières, répliqua qu’on luy disoit à tous propos que cestoient tous passages falsifiez, que le frère de l’Evesque d’Evreux luy en avoit faict voir plusieurs et en avoit mesme faict voir au Roy, et choses semblables. Monsieur du Plessis qui scavait que le Roy, pour destourner de la religion les cy dessus nommés, leur avoit parlé ainsy de ses livres, qui plus est à monsieur de Bouillon et à monsieur le Premier Président de Rouen, et plusieurs autres, piqué de long temps au vif de ce qu’après vingt cinq ans de fidélité et de preudhommie, il luy fit ce tort de vouloir croire et faire croire de luy une mauvaise foy sy signalée, et en chose de telle conséquence, luy dit que, s’il plaisoit au Roy nommer à l’Évesque d’Évreux et à luy quelque commissaire par devant lequel les passages par luy alléguez eussent à estre vérifiez, il luy feroit voir le contraire ; et sur ce que le sr de Ste Marie luy répliqua qu’il feroit beaucoup pour son honneur de le faire, veu l’impression contraire, il signa l’escript privé qui fut envoyé au sr d’Évreux en date du 20e Mars, lequel le dit Évesque respondit le 25e par escript publiq et