Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/20

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sacrées des chesnes, et les bois dont l’ombrage incertain lentement se remue. Mais s’il s’émeut ainsi, c’est au pays natal, dans sa forêt de Gastine qui fait qu’à toutes les fois lui respondent les Muses, aux bords de sa fraîche fontaine Bellerie, nymphe éternelle de sa terre paternelle, et sur les chères rives de Loir.

À Fontainebleau, il semble bien que le château lui ait un peu caché la forêt. Je dis : le Château ; il faut entendre : la Cour, les princes, et les grands, qu’il est bon d’approcher. En une pièce, la deuxième du « Recueil des Poèmes retranchés par l’auteur aux dernières éditions de ses œuvres », il remémore qu’il a sollicité et obtenu telle faveur de Charles, cardinal de Lorraine ; et il ne veut nullement mériter le nom d’ingrat ; ains (mais), affirme-t-il,


Ains je diray, Seigneur, à nos peuples François
Le bien que m’avez faict pour la seconde fois,
Vous suppliant naguiere au chasteau qui s’appelle
Du gracieux surnom d’une fontaine belle.


La Cour, et la Cour à Fontainebleau, c’est aussi, pour l’époque, le monde où l’on s’amuse, où l’on donne des bals et des