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lui, Polinesse, et l’accueillant avec toutes les marques d’une passion qui n’a plus rien à refuser. En effet Dalinde, ce soir-là, sur de fourbes instances, a consenti à revêtir les habits de Ginevra. Et Ariodante, désespéré, va se jeter dans la mer. Mais son frère Lurcanio a tout vu ; il révèle et proclame le déshonneur de la fille du roi, qui est condamnée à périr dans le délai d’un mois si personne ne veut soutenir sa cause en champ clos. Dalinde, voyant que cela se gâte, se réfugie auprès de Polinesse, et celui-ci, — suprême et fatale canaillerie ! — tente de la faire assassiner. Au dénouement lout s’arrange, grâce à l’intervention du paladin Renaud. Renaud a tiré Dalinde des mains des sbires qui voulaient la tuer, et il a reçu ses aveux. Il établit l’innocence de Ginevra, laquelle épousera son Ariodante, sauvé des flots ! Polinesse, après avoir confessé ses crimes, meurt, d’un grand coup de lance qui le transperce. Et Dalinde, graciée, entre au couvent.

Un beau sujet de drame ! D’un, presque identique, pris des Histoires Tragiques de Bandello, traduites en français par Belleforest, Shakspere a fait Beaucoup de bruit