Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/47

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soyons quittes : ce n’est pas là comme je l’entends ; car s’il trouve des vers qu’il m’a commandés de nouveau aussi bons que les precedents, je suis resolu de lui parler de grille (paraphe en forme de grille), c’est-à-dire d’une pension. »

Il n’y a donc nul doute qu’il ne fût là, ou ne voulût être un simple faiseur à gages de billets doux, d’une sorte, il est vrai, supérieure ; gardant la conscience artistique que l’on ne saurait lui dénier, il faisait ces petits poëmes, avec force labeur, tels qu’il n’eût pas à en désavouer la paternité. Il y a un joli passage descriptif dans les Stances pour Alcandre Au retour d’Oranthe à Fontainebleau. C’est au moment où le prince de Condé fut forcé de reparaître à la Cour, non seul, et où le vieux roi coquetait avec sa belle sur les terrasses de la pièce d’eau.

Avecque sa beauté toutes beautés arrivent ;
Ces déserts sont jardins de l’un à l’autre bout,
Tant l’extresme pouvoir des graces qui la suivent
        Les penetre partout.

Ces bois en ont repris leur verdure nouvelle ;
L’orage en est cessé, l’air en est esclaircy ;
Et mesme ces canaux ont leur course plus belle
        Depuis qu’elle est icy.