Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/57

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Oui ! n’est-ce pas en effet de l’or bien pur que ceci ; J’ay veu souventefois Le ciel dans l’Océan secoüer ses estoilles ; n’est-il pas une beauté profonde en cette pensée : La mémoire des morts leur sert d’une autre vie ; une haute mélancolie en celle-ci : Rien ne seichant si tost qu’une larme de femme, Pleurast-elle de l’ame ; et de tels accents ne sont-ils pas véritablement d’un poëte ?


Bertaut était d’Église. Présenté à la cour par le tout puissant Desportes, il obtint la charge de Précepteur du Comte d’Angoulême, fils naturel de Charles IX ; puis il fut, douze ans durant et jusqu’au coup de couteau de Jacques Clément, secrétaire du cabinet du roi et lecteur ordinaire de Henri III. Après la mort de son royal patron, il fit une retraite prudente en l’abbaye de Bourgueil, et ne reparut plus guère qu’au moment où, Henri IV étant devenu le maître incontesté, il n’y avait plus de risque à se rallier entièrement à lui. Il ne fut pas étranger à l’abjuration du Béarnais et se mêla aux controverses entre docteurs catholiques et calvinistes. L’une de ces discussions est demeurée célèbre : c’est la Conférence de