Page:Maeterlinck - Serres chaudes, 1912.djvu/96

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J’attends leur fraîcheur sur ma face,
Comme un trésor au fond de l’eau.

Et j’attends enfin leurs remèdes.
Pour ne pas mourir au soleil,
Mourir sans espoir au soleil !
J’attends qu’ils lavent mes yeux tièdes
Où tant de pauvres ont sommeil !

Où tant de cygnes sur la mer,
Des cygnes errants sur la mer,
Tendent en vain leur col morose,
Où, le long des jardins d’hiver,
Des malades cueillent des roses.

J’attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J’attends qu’ils mouillent mes regards,
L’herbe morte de mes regards,
Où tant d’agneaux las sont épars !