Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

LA GRANDE FORÊT

(liaire entre l’âne et le cheval. C’était un j ployés qu’à tuer le gibier, la journée ne devait oryx, à robe de couleur vineuse, qui présen­ pas finir sans que les carabines eussent à tait quelques zébrures régulièrement dessi­ servir pour la défensive. nées. L’oryx est rayé d’une bande noire de- j Sur l’espace d’un bon kilomètre, le fore­ puis la nuque jusqu’à l’arrière-train, orné de | loper crut même qu’il aurait à repousser taches noires sur ses jambes dont le poil est blanchâtre, agrémenté d’une queue noire qui balaye largement le sol, échantillonné d’un bouquet de fourrure noire à sa gorge. Bel animal, ses cornes, longues d’un mètre, s’incurvent avec élégance, garnies d’une tren­ taine d’anneaux à leur base, et présentent une symétrie de forme dont la nature donne peu d’exemples. Chez l’oryx, la corne est une arme défensive qui, dans les contrées du nord et du midi de l’Afrique, lui permet de résister même à l’attaque du lion. Mais, ce jour-là, l’animal visé par le chasseur ne put échapper à la balle qui lui fut joliment envoyée, et, le cœur traversé, tomba du premier coup. C’était l’alimentation assurée pour plusieurs jours. Khamis s’occupa de dépecer l’oryx avec soin. Ce travail prit une heure utilement employée. Puis, se partageant cette charge, dont Llanga réclama sa part, tous commencèrent une nouvelle étape. l’attaque d’une troupe de singes. Cette troupe « Eh ma foi ! fit observer John Cort, on se démenait à droite et à gauche d’une longue trouve par ici de la viande à bon marché puis­ passée, les uns sautant entre les branches d’arbre en arbre, les autres gambadant sur le qu’elle ne coûte qu’une cartouche... — A la condition d’être adroit... répondit le sol, franchissant les fourrés par des bonds foreloper. prodigieux à faire envie aux plus agiles gym­ — Et heureux surtout », répliqua Max Huber, nastes. plus modeste que ne le sont d’habitude scs Là se montraient plusieurs espèces de qua­ drumanes de haute stature, des cynocéphales confrères en haute vénerie. Mais jusqu’alors, si Khamis et ses compa­ de trois couleurs, jaunes comme des Arabes, gnons avaient pu épargner leur poudre et éco­ rouges comme des Indiens du Far-West, noirs nomiser leur plomb, s’ils ne les avaient em­ comme des indigènes de la Cafrerie, et qui