Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
251
SEMAINE DES ENFANTS

MADEMOISELLE FRISSON


IX

Mlle  Lucie ne guérira donc jamais ? Elle n’est pas plus tôt couchée qu’on la voit reparaître pieds nus en petite camisole de nuit. Elle a entendu « des bruits sous sa tête ». Il y a des brigands dans son oreiller… tout au moins sous son lit. Mais ce n’est que le bruissement des plumes de son oreiller, froissées par elle ou dilatées par la chaleur. Mlle  Frisson n’est pas rassurée, ni convaincue.

Tout lui est chagrin : le lendemain, tandis que son frère Achille, et Pierre et Paul, et tous les enfants du village rient de grand cœur des exercices d’un chien savant de passage, Mlle  Frisson respire à peine. Parmi ses talents, Médor avait celui d’être très fort au pistolet. Placé devant un revolver chargé à poudre et amorcé, au commandement de son maître, Médor posait la patte sur la gâchette. Le coup partait… « Je suis tuée », s’écria Lucie en tombant à la renverse.

S.