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ANDRÉ LAURIE

s’il le faut, pour sauver ces vies précieuses !…

La résolution est prise. Gérard fait signe à Weber.Ensemble, ils se dirigent vers l’entrée de l’atelier souterrain.

Lord Fairfield, allongé sur son fauteuil de rotin, y monte sa garde silencieuse, en fumant, la carabine à magasin appuyée au mur, près de lui. Sous sa main, la corde pend, qu’il suffit de tirer pour provoquer la détente du ressort, la chute du marteau sur la capsule. Gérard prend la corde et la tire.

La détonation de cent cartouches éclatant à la fois répond instantanément à ce geste, pour aller, d’écho en écho, se répèter sourdement dans la galerie souterraine.

Elle a huit cents mètres de long. Quelques secondes vont s’écouler avant que les ondes sonores se soient propagées jusqu’à l’amas de sacs. Gérard et Weber ont prévu ce délai. Il en profitent pour enlever le fauteuil du blessé, et, chargés de ce fardeau, regagnent promptement la terrasse

Comme ils y arrivent, la terre gronde sous leurs pieds. Une violente secousse agite sur sa base la vieille tour cyclopéenne. Puis, au loin, une trombe de feu jaillit du sol ; une explosion formidable illumine le ciel, tonne en cataclysme. À la place où se dressait la colline des Pétunias, un volcan s’est ouvert. La poudre K vient de sauter.

mm(La suite prochainement.)
André Laurie.mm