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SI NOUS PARTIONS !…

radieux une grande courbe avant d’aller se poser sur une des plus belles roses du parterre.


« où ai-je donc mis ce journal ? »

Les deux garçons le suivirent des yeux et restèrent un moment sous le charme de cette belle journée de printemps ; mais Charles se reprit bien vite pour dire :

« Et ta chaussette ?

— Ma chaussette ? Ma chaussette ? s’écria Arthur en ouvrant de grands yeux ; si tu crois que j’ai pu penser à cette bêtise !… Elle est dans un endroit bizarre… sûrement. Quant à la chercher, j’ai bien autre chose à faire… Lis-tu le Coq gaulois ?

— Bien sûr que non, je n’ai pas le temps.

— Alors, tu ne prends plus part au concours ? »

Et Arthur ouvrait des yeux exprimant la plus profonde déception.

« Mais si, répondit Charles.

— Alors, dit Arthur d’un air désapprobateur, il faut un peu suivre le journal. C’est très important. Chaque jour, il y a un article à propos du concours. Enfin, continua Arthur avec une pointe de mépris assez comique, je suis là, et puni encore… cela me donne heureusement des loisirs.

— Mon cher Arthur, commença Charles…

— Mais je ne trouve plus ce journal ! » s’écria Arthur en tournant dans sa chambre comme un ours en cage, secouant les vêtements dispersés ici et là, prenant les livres qui encombraient la table et les mettant sur son lit, déplaçant les fauteuils, les chaises, les coussins qu’il jetait à l’autre bout de la pièce.

« Diable ! Diable ! Où est ce journal ? Je me moque bien de la chaussette, mais le journal !… Sapristi de sapristi ! Où a-t-il bien pu passer ? »

Et Arthur tournait toujours comme un ours en cage.