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CHARLES ET ARTHUR SE METTENT EN ROUTE

ment pour les deux jeunes gens. Ils déjeunèrent au wagon-restaurant, en face de deux jeunes Anglais qui allumèrent des cigarettes après le premier plat ; tous deux parlaient peu et mangeaient beaucoup.


charles et son frère louis examinèrent encore une fois
les conditions du concours
.

Au Mans, le train resta dix minutes en gare. Au moment du départ, Arthur n’était pas là ! Charles commençait à s’arracher les cheveux en se demandant ce qu’il devait faire, quand il s’entendit tout à coup appeler. C’était Arthur. Entendant le signal, il était monté dans un wagon de l’arrière du train et, pour regagner sa place, avait suivi la série des couloirs !

Dans le compartiment qu’occupaient Charles et Arthur, se trouvaient deux voyageuses qui tenaient en laisse un magnifique chien de berger belge. Ce chien était encore jeune et ne cessait de remuer. Naturellement il s’approcha de nos jeunes amis qui le caressèrent. Arthur ouvrit sa valise, en tira une boite de berlingots. Pendant ce temps, le chien devinant avec son flair que l’on cherchait quelque chose pour lui, ne perdait pas un mouvement d’Arthur. Il dressait ses oreilles, penchait la tête de côté et, lorsque la valise fut posée sur la banquette, il se dressa et appuya ses pattes à côté de la mallette. Ses maîtresses tirèrent sur sa laisse, mais il résista ; alors elles le saisirent par son collier.

« Pardon, mesdames, dit Arthur en ôtant sa casquette, permettez-moi de donner un berlingot à votre chien ?

— Oh ! nous sommes confuses ! Dick est tellement gourmand !

— Il a bien raison, comme moi ».

Arthur avait trouvé la boîte ; il eut beaucoup de peine à l’ouvrir. Le chien continuait à suivre son manège avec un vif intérêt.

Tout à coup le couvercle de la boîte céda brusquement et une partie des berlingots se répandit à terre.

Le chien fit un violent effort, celle des voyageuses qui tenait sa laisse la lâcha et le bon Dick, en quelques bouchées, avala tous les bonbons tombés dans tous les coins du compartiment.

« Mais, s’écria Arthur, tu avales trop vite, mon vieux, beaucoup trop vite ; tu vas étouffer… D’ailleurs tu n’en auras plus d’autres. »

Le chien remuait la queue d’un air indifférent : il savait bien que toute la boîte ou presque serait pour lui.

Les voyageuses et le chien descendirent à Laval ; le chien fit de tendres adieux à Arthur et, tandis qu’il s’éloignait sur le quai, il tournait sans cesse la tête pour regarder si son nouvel ami ne le suivait pas.

« Adieu ! » s’écria Arthur en agitant sa main à la portière. Puis il reprit sa place dans le compartiment.

De nombreux voyageurs étaient montés ; ils circulaient dans le couloir, tenant à la main des valises, des cannes et des parapluies, et chacun voulait avancer, augmentant l’encombrement. Bientôt, il fut impossible de se diriger d’un côté ou de l’autre.