Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/176

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que l’un & l’autre ne fasse réellement qu’une même chose. Ainsi dans un tonneau rempli d’une liqueur, quoique l’inférieure soit chargée de parties plus grossières, & que par conséquent elle soit moins claire & plus épaisse que la partie supérieure, il est cependant évident qu’une partie de la liqueur subsiste toujours dans la lie précipitée, & qu’une partie de cette lie reste mêlée de même avec la liqueur qui surnage, mais en plus grande quantité immédiatement au dessus de la lie, que dans la partie la plus élevée. C’est ainsi qu’immédiatement au dessus des eaux, l’air dont elles sont environnées est plus chargé de parties aqueuses que dans une plus grande élévation. Ainsi dans une tempête dont les eaux de la mer, des lacs & des rivières sont agitées, il l’est encore davantage qu’après des pluies qui leur ont rendu les parties aqueuses que les vents avoient soulevées & mêlées à l’air. C’est ainsi enfin que dans certains climats & en certains tems, l’air dont la terre & la mer sont environnées est si chargé de ces parties aqueuses, qu’il doit être considéré