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que dans son espèce, a péri dans la nature. Il y a peu de pays où il n’ait aussi manqué des espèces d’animaux, d’arbres ou de plantes qui leur étoient particulières. Ces espèces que nous sçavons être perdues pour notre globe, celle des Géants qui est anéantie sur la terre, subsistent sans doute dans la mer ; ou bien leurs semences sont contenues dans l’air dont elle est environnée, & peuvent se manifester de nouveau : les pluies seules peuvent nous rendre aussi les espèces d’arbres & de plantes que nous avons perdues, si elles en rencontrent les semences dans des terreins propres à leur régénération. Nous ne sçaurions faire un pas dans aucune des parties du globe nouvellement découvertes, sans en rencontrer d’inconnues ; & peut-être sont-elles réellement nouvelles pour notre globe. Que d’animaux terrestres & marins, que d’arbres, que de fruits nouveaux, que de plantes inconnues les deux derniers siècles ne nous ont-ils pas montrés dans les mers & dans les continens, où la navigation nous a fait parvenir ! Il y a très-peu de tems