Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/83

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Telliamed, ces difficultés triviales si souvent rebattues & toujours avec si peu de succès : si le monde étoit éternel, comment pendant toute l’éternité les montagnes ne se seroient-elles pas applanies ? comment n’auroit-on pas plûtôt inventé les Arts ? L’Imprimerie, la Boussole, la Poudre à canon, ces inventions si belles & si utiles auroient-elles resté inconnues aux hommes pendant des siècles infinis ? Ces objections spécieuses pour des esprits superficiels & prévenus qui n’effleurent que la surface des choses, s’évanouissent comme la fumée devant les lumières brillantes & solides de la raison. Je ne vous parle point des changemens qui, supposé l’éternité du monde, doivent être arrivés dans le globe de la terre. Il en a souffert en effet de très-remarquables, même depuis 4000 ans, comme toutes les Histoires en font foi. Il en est même arrivé de très-considérables dans le reste de l’univers ; & je vais établir dans un moment, que ce globe que nous habitons, ainsi que tous les autres que renferme la vaste immensité