Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/117

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admire ses parentes ou alliées qu’il n’aime en entendre parler. Aussi fus-je privé, pour une grande part, de ce spectacle unique et vraiment ravissant, de deux cents Indiennes de caste, dans leur décor domestique. La plupart de ces femmes ne sortent guère, si ce n’est en voiture fermée, à fenêtres en persiennes, et on ne les voit, pour ainsi dire, jamais. Dans le Nord de l’Inde, qu’il s’agisse de brahmanistes ou de musulmans, les femmes sont entourées de soins encore plus jaloux.

Je ne sais si je vous ai raconté cette curieuse scène que je vis jadis dans la gare même de Bombay. Au moment de prendre le train, j’aperçus une suite nombreuse d’Hindous vêtus des plus riches habits. Les hommes portaient ce merveilleux costume qui semble une fidèle réplique de celui que l’on portait en France sous Louis XII et François Ier. Coiffés d’une sorte de chapeau rond et plat, dans le genre des « bonnets à la coquarde », tous avaient la tunique demi-longue, plissée aux hanches, rappelant la « huque » ou la « demi-saye », les caleçons collants atteignant la cheville, tout comme nos vieilles « chausses coupées ». À leur ceinture en brocart de Bagdad ondé,