Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’encan. « Si, me disaient certains vieux Hindous, riches en souvenirs de famille, si Mme  Dupleix avait pu nous vendre l’air qui se respire, elle n’y aurait pas manqué. » Aujourd’hui Dupleix est considéré, par l’école humanitaire et pacifiste, comme source de tout bien, tandis que Laly-Tollendal est encore mésestimé. C’est affaire de mode. Quand j’aurai revu les champs de bataille où s’éteignit notre fortune, quand j’aurai fini de lever copie des pièces d’archives qui ont échappé à la dent des termites, hôtes de la bibliothèque de Pondichéry, je vous écrirai sur cela… Sans souci des mains gauche et droite, j’en reviens aux bayadères de Pondichéry.

Ces deux-là sont grandes et belles. Grandes surtout en comparaison des autres femmes présentes, presque toutes de taille très médiocre, comme il convient ici à toute dame qui n’a point à humilier son époux. À la première de mes bayadères, grasse, molle, râblée, dodue, claire de peau, bouffie, avec les yeux peints, il ne manquerait que d’être « blonde comme le miel » pour reproduire fidèlement l’image consacrée de la luxure. Elle est enveloppée, sanglée, dans ces souples pagnes de soie que l’on