Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/127

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sacrée. Des lézards, des agames, des scinques courent à toutes jambes, et il faut leur donner la chasse dans les coins. Le scandale, pour le grave Cheick-Iman, c’est quand je prends un crapaud entre mes doigts. Quant à Soupou, il se serre les tempes à pleines mains et trépigne de désespoir lorsqu’il me voit distribuer de l’argent à ces pourvoyeurs, troquer de belles, de bonnes, de respectables roupies contre des bêtes immondes : — « Puisque vous tenez tant à acheter, que ce soient plutôt des bijoux : l’or et l’argent valent toujours leur prix. Voulez-vous que je vous mène chez un orfèvre ? — Mais, Soupou de mon âme, le Gouvernement m’a donné des fonds pour que je travaille à augmenter les collections du Muséum. Il s’agit d’acheter des crustacés parasites, et non pas des joyaux. Voyez donc, Soupou, à me procurer de grandes langoustes et d’énormes tourteaux, je recherche des sacculines et des lernées. — C’est bien, Monsieur, vous en aurez ce soir, à votre dîner. — Non point, Soupou, je les désire vivants. » Alors, le petit homme noir, vêtu de mousseline blanche, disparaît, en se frottant le front. Je suis devenu fou, c’est certain.

Mes ramasseurs d’animaux ne m’apportent