Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/131

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tout par une retraite. Être payé pour ne rien faire, avoir des cartes de visite avec la mention : commis retraité du service de… ou des…, quelle perspective de félicités !… Etre employé du gouvernement et porter un parapluie, — au temps passé, c’était une canne à pomme d’argent, — tel est le rêve de tout Hindou qui se respecte.

Il en est d’autres, enfin, qui me confient des copies levées dans leurs papiers de famille, m’inondent de mémoires justificatifs, appellent ma bienveillante attention sur des dettes que la France contracta envers eux sous le Directoire. Ils m’adjurent de rappeler ces créances, de leur faire rendre justice. Comment détromper ces quémandeurs ? Comment les évincer sans crainte de tarir toute source de renseignements historiques ? Puis-je recevoir les uns et fermer ma porte aux autres ? Un Talleyrand ne se trouverait-il là à court de diplomaties ? Pour moi, j’accueille tous, petits et grands, avec une pareille politesse.

L’Hindou tient beaucoup aux convenances extérieures. Vous vous l’attacherez mieux avec des égards, avec de l’eau bénite de cour, que par des services rendus sans grâce. C’est dans