Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/168

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contre l'activité des Anglais, la lâcheté de l'entourage de Louis XV, la perfidie à peine voilée des agents de la Compagnie française à Pondichéry, et la sournoise mauvaise volonté de ses propres troupes. De celles-ci, d'ailleurs, la solde n'était que rarement payée, et chaque jour elles menaçaient de se révolter et de piller la ville de Pondichéry, où le faste insolent des traitants de l'école de Dupleix prouvait aux gens de guerre manquant de pain que, suivant l'expression vulgaire, « l'argent n'était pas perdu pour tout le monde ».

Une légende veut que les derniers paquets de mitraille, tirés en 1761 par les défenseurs de Pondichéry, aient été des pagodes d'or et des roupies d'argent. Comme les projectiles manquaient, un Hindou serait venu trouver le comte de Lally-Tollendal, avec un chariot plein d'espèces monnayées, et le pria de s'en servir pour charger ses canons. On a même écrit que les chirurgiens de l'armée auraient trouvé, dans les plaies de leurs blessés, des monnaies au lieu de morceaux de fer et de plomb. C'était confondre la chose avec l'idée, si l'on peut dire, et donner un corps à une simple métaphore. S'il est vrai que les derniers coups de canon furent tirés avec