Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/170

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chéry, avec mon vieil ami Bourgoin qui l’administre soigneusement, à feuilleter les registres des délibérations de la Compagnie. Partout j’ai trouvé les preuves du mauvais vouloir qui accompagne l’infortuné Lally depuis son arrivée dans l’Inde jusqu’à son odieuse condamnation, suffisante pour déshonorer un règne…

Le comte de Lally-Tollendal fit donc mander Ramalinga aux premières heures du matin et, par les promesses les plus flatteuses, il le décida à ravitailler le corps assiégeant. Ramalinga ne perdit pas un instant. Bien qu’une distance de quatre lieues séparât le fort Saint-David de Pondichéry, avant midi les troupes françaises pouvaient faire un repas suffisant. Pour reconnaître ce service, Lally nomma, le jour même, Ramalinga Aroumhatté, c’est à dire fournisseur en chef des armées françaises. C’était là une charge plutôt onéreuse, car la Compagnie était dans l’impossibilité matérielle de solder un seul de ses créanciers. La confiance traditionnelle des Hindous envers la Compagnie, dont la sage administration et l’honnêteté des Martin et des Dumas fonda le crédit, avait été trop rudement ébranlée par les dilapidations de Dupleix et les malversations de ses successeurs pour que le