Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/198

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pointe du museau à celle de la queue, il mesure plus de deux pieds. Son échine est couverte de crins bruns, rudes, à demi dressés, ses moustaches sont énormes. Pullulant dans les magasins de riz mitoyens de l’hôtel Soupou, cet aimable compagnon me favorise de ses visites. Hier encore, j’en ai effleuré un, de mon pied nu, dans la salle de bains primitive où j’ai la jouissance d’une cuve en bois oblongue en tout pareille à celles que l’on voit figurées dans les miniatures médiévales. Blotti contre le mur, ce rat, gros comme un chat, m’attendait sans peur. Voyant que mes intentions étaient pacifiques, il se lissa les moustaches avec ses pattes, et se retira à pas lents. À côté du Perchal, tous les autres rats de l’Inde, tels que le Vandeleuria oleracea Penn., si commun ici, ne sont que des pygmées. La nuit, ses cris sauvages suffisent à interrompre mon sommeil, tant il domine la voix de tous les autres vampires qui s’emparent de mon logis dès que le soleil est couché. C’est l’heure où les mangoustes (Herpestes griseus E. Geoffr.) circulent librement dans les rues. Une famille de ces carnassiers vermiformes me fait parfois l’honneur de passer devant moi. À onze heures du soir, par les nuits