Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/256

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nation du plus courageux, du meilleur, tout admirateur convaincu que je sois de la ténacité et de la solidité britanniques, je ne réussis guère à ramener mes auditeurs anglais. Ou bien je m’attire des compliments dans le genre de celui-là :

— Venez, accourez, messieurs ! Voici un Français qui aime les Anglais !

Enfin, grâce à l’aide-collecteur de Vellore, j’ai pu visiter et la ville et la forteresse. Mais j’ai payé rançon en subissant la lecture d’une élucubration littéraire, pas plus mauvaise qu’une autre, d’ailleurs. L’auteur, mon hôte en personne, qui connaît très bien le français, y exposait les griefs de l’Angleterre contre la France. Il lui reprochait son manque de gentillesse dans une langue archaïque conventionnelle, beaucoup plus voisine du patois qu’employa Balzac dans les Contes drolatiques que du jargon de Rabelais. Ne trouvez-vous pas quelque chose de touchant en ce jeune fonctionnaire du « Civil Service » qui se console des ennuis de l’exil par l’étude de notre littérature ancienne et en se livrant à la fabrication de pastiches dont beaucoup de nos lettrés ne récuseraient point la paternité ? Ces Anglais sont véritablement