Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/280

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Cette opiniâtre résistance donna le temps aux secours d’arriver. À neuf heures du matin, le colonel Gillespie entrait dans Vellore avec un escadron du 19e dragons, parti à franc étrier de son casernement de Ranipet, et commençait de sabrer les cipayes qui, confiants dans leur nombre, essayèrent de faire ferme. Mais ils se débandèrent bientôt sous l’effort du gros des dragons qui avait rejoint. Un renfort, fourni par le 7e cavalerie native, accentua la déroute. Près de quatre cents mutins périrent dans la citadelle, le reste se rendit à discrétion. La révolte était étouffée ; le châtiment fut proportionné à la faute. En pareil cas l’excès de rigueur est ordonné encore plus par la politique qui prêche avant tout par l’exemple, que par l’idée de justice. Les répressions molles encouragent les séditions qui mettent sur le compte de la lâcheté ce qui n’est qu’humanité mal comprise. Tout gouvernement sûr de lui-même se doit d’imposer le respect. Pour l’Oriental, le respect n’est que la forme extérieure de la terreur. N’honorant que la force, il ne la comprend plus quand elle ne s’accompagne pas d’une sanction.

La sanction de la justice anglaise se recom-