Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/306

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qui « triomphaient des pierres dures à force d’user du fer sur elles, » et les faussaires modernes qui fabriquent pour les touristes amateurs, à Louxor et à Saqqarah, des scarabées et des figurines funéraires, ont repris la vieille méthode, tant il est vrai qu’on ne crée de bonnes imitations de vieux qu’avec l’outillage du temps. Les statuaires dravidiens n’ont pas dû agir autrement.

Mais on renonce à évaluer le nombre d’hommes, à supputer les mois, les années, à apprécier le labeur, sans compter l’art et l’argent prodigués dans une pareille entreprise. Si peu haut prisée que fût la main-d’œuvre, il a fallu payer les ouvriers, car c’est un lieu commun, pour parler honnêtement, que de déclarer avec certains historiens philosophes : « De pareils travaux ne se mènent à bien que dans des pays à esclaves. » Michelet et ses parèdres n’auraient pas autrement exprimé leurs certitudes générales sur tout ce qui leur était inconnu. D’autres nous ont chanté sur divers tons, touchant surtout la corde humanitaire, toujours avantageuse pour qui la sait faire vibrer en mesure, que ces monuments furent élevés par des corvées de paysans « courbés sous