Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/35

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solitudes, les broussailles, les marais et les friches.

Mais si je me propose de visiter Kandy en simple touriste, vous pensez bien que je ne négligerai pas la petite zoologie. Je n’ai gardé avec moi que le nécessaire, mon matériel est réduit à l’indispensable. Toute mon encombrante installation de laboratoire s’en va, par mer, vers Pondichéry. Tout, jusqu’à la moindre fiole, a été, comme vous le savez, empaqueté de nos mains. Soyons tranquilles. La brutalité classique des transbordements de Colombo ne m’effraye point. Je suis sûr de trouver tout en bon état à Pondichéry. Une valise, une cantine contenant le petit matériel entomologique, mon ombrelle à manche brisé, ma trique fidèle jadis achetée à un Somali et avec laquelle je bats depuis huit ans les arbres de l’Ethiopie, de l’Arabie et du Sind, un filet à papillons non moins éprouvé et qui, pareil au couteau de Jannot, a vu changer trois fois son cercle, deux fois son manche, et vingt fois sa poche, voilà qui est suffisant pour un court séjour dans l’antique Taprobane. J’attends des merveilles en cicindèles des montagnes de Ceylan !