Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/51

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tères noirs, hérissés de crins rudes, qui cherchent fortune, avec un bourdonnement strident. Enfin, les cicindèles !

Elles sont bien peu nombreuses et volettent en rasant le sol. On voit briller comme un éclair bleuâtre. Et c’est tout : la bête est posée. Si, par cet effort d’attention, que peut obtenir le naturaliste grâce à une longue habitude, on arrive à fixer la place et à poser le filet, au jugé, la difficulté ne fait que commencer. La cicindèle, ainsi emprisonnée sous la gaze, ne monte pas dans la poche. Elle file sous le cercle, s’esquive entre les feuilles mortes, et s’envole avec ce bruit particulier, encore qu’imperceptible, qu’on n’oublie jamais, tant la déconvenue est grande. Le seul souvenir que laisse la fugitive de cette lutte à tâtons, est la forte et tenace odeur de rose et de jasmin qui émane de toutes ces belles espèces indiennes, perles de l’écrin entomologique oriental.

Je ne vous en parlerai pas plus longtemps. Sachez, pour finir, qu’en douze jours de séjour, je n’ai réussi à prendre que trois Cicindela discrepans, et que, sur ces trois, une s’est envolée de mon flacon à cyanure, avant que j’aie eu le temps de replacer le bouchon. Ne vous étonnez