Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/57

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naturaliste. La gerbe lumineuse, rabattue par un large abat-jour, inonde le sol sur un espace de trente pas. Les ombres des papillons nocturnes, projetées, tourbillonnent ainsi que des aigles qui mesureraient jusqu’à dix pieds d’envergure. Le spectacle est fantastique. Pour s’emparer de ces sphinx et de ces bombyx, un filet à manche long de neuf mètres ne serait pas de trop, si l’on pouvait le manier. Mais, de temps en temps, un insecte se laisse choir. Alors il convient de se presser, car on trouve là un concurrent dont l’activité peut faire échec à la nôtre. Des musaraignes grises (Pachyura marina, variété minor) s’avancent sournoisement dans la zone de lumière, trottent vivement, gobent le scarabée ou le capricorne et se perdent dans l’ombre avec leur proie… Un instant de plus, et la musaraigne me privait hier d’un des plus jolis coléoptères aquatiques du monde (Sandracottus festivus), dont les élytres sont marquetées comme une écaille de tortue. Je vous le dis en vérité, pour l’entomologiste, Kandy est un merveilleux pays. Mais en dehors des insectes on n’y voit presque rien, peu ou point d’oiseaux, aucun reptile…

Sans doute trouverez-vous que j’abuse un