Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/65

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Chargé par les vœux de Soupou Krichnassamy de ramener la fortune dans l’Hôtel de Paris et de Londres, j’y ai ramené, au moins, la pratique du balayage, et aussi celle des moustiquaires qui ne soient point percées de trous à y passer le corps. Seul habitant du lieu, j’y commande despotiquement à un nombreux domestique, toujours absent, tant il apporte d’empressement à prévenir mes ordres. Mes gens sont trop, je ne puis me faire servir, car j’ai encore, pour mon usage particulier, une demi-douzaine de fainéants chargés de fonctions diverses. Ceux-là sont sous la coupe de mon « pion » Cheik Iman, qui est ici mon interprète et mon intendant.

Un pion, vous le savez, est une sorte d’huissier à chaîne que le Gouvernement entretient pour le service des fonctionnaires. Le Gouverneur de nos Établissements français dans l’Inde, M. Rodier, m’a obligeamment donné un de ces pions. Cheick Iman a dernièrement accompagné Pierre Loti ; il en reste fier. C’est un homme de confiance, probe et attentif, d’aspect sévère, de port majestueux, et dont la barbe noire, en éventail, recouvre la poitrine aux trois quarts. Il a des chausses et un turban pourprés, striés