Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/76

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idoles n’a guère plus de deux pieds de haut. Elles sont de cuivre doré en plein : La déesse et les dieux debout sur leur socle, sous une double arcature festonnée, ajourée, dentelée, Soubramanyé flanqué de deux petites figures de femmes. Je salue ses deux épouses, Vélyamminn et Déivaneh, filles de Vishnou, vêtues chacune d’une longue robe en velours noir qui va du menton aux pieds. Telles ces madones hispano-napolitaines que l’on habillait comme des poupées pour les montres et les processions.

Une fois dressées sur le panneau qui complète la selle de leurs bêtes, les divinités s’avancent de front. Des corvées de soixante hommes ont enlevé le tout sur leurs épaules et les brancards s’avancent au-dessus de la foule, à la lueur des torches qui se multiplient à chaque pas. Les lampadophores sont des enfants ou des jeunes garçons, peu d’hommes faits. D’autres apportent des petits vases pleins d’huile de coco, y puisent à pleine main et répandent le liquide sur les torches qui s’inclinent vers eux. Une femme suit, avec, sur sa tête, une panelle de cuivre non moins évasée que ses hanches, et qui les égale en ampleur. Celle-