Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/117

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Après ſon inſtruction, Mad. Richard m’ajouta. „ Ce qui doit vous donner quelque confiance en mes diſcours, ou plutôt vous convaincre de l’excellence de mes préceptes, c’eſt ce que vous me voyez. Aſſurément je ne ſuis rien moins que jeune ; mon embonpoint ſeulement empêche mes rides de paroître & en cache quelques-unes. Je n’ai jamais été jolie : j’ai le front gravé de petite vérole, je n’ai nulle nobleſſe dans la figure ou dans la taille ; j’ai la jambe groſſe, le bras & la main mal ; je n’ai pour moi que trois choſes, la gorge encore aſſez ferme, une bouche aſſez bien meublée, & des yeux très-luxurieux. Je ne pourrois entrer d’aucune maniere en parallele avec vous ; j’aurois l’air de votre mere ; & cependant, de la plupart de ceux qui viennent ici, ſur-tout des gens mûrs, ayant, ce ſem-