Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/119

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dont les poſtures de l’Arétin ne donnent pas d’idée.

Le béat me croyant partie, j’entends qu’il confirme à Madame Richard ce que le geſte de celle-ci m’avoit indiqué ; c’eſt que je ne lui inſpire rien ; c’eſt qu’il la préfere à toutes les beautés les plus raviſſantes, parce qu’elle ſeule a le talent de le ranimer, de lui faire ſentir ſon exiſtence, de le rendre encore homme. Il s’exprimoit dans d’autres termes que ceux-ci. Imaginez-vous le langage du libertin de corps de garde le plus déterminé ! Quel contraſte avec l’air hypocrite ſous lequel il s’étoit préſenté ! Cependant ſa divinité, non moins riche en expreſſions ſonores, quelle articule d’un ton ferme & véhément, après l’avoir excité par ce préambule, auquel elle méloit les premieres embraſſades, les careſſes préliminaires, lui ordonne de ſe déshabiller. Elle ſe