Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/125

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Saint-Marceau, qui étoit une miniature, extrêmement bien meublée, mais tout-à-fait écartée, uniquement entourée de jardins & de couvens. Il rempliſſoit par-là ſon double objet, & de me ſouſtraire au commerce & aux regards, pour ainſi dire, de tous les humains, & de ſe ménager la facilité de s’introduire chez moi ſans ſcandale & ſans bruit, à telle heure & comme bon lui ſembleroit. En outre, il ne vouloit point que j’euſſe auprès de ma perſonne de domeſtique, mâle ſur-tout : une coëffeuſe à mes ordres, tous les matins, ajuſtoit mes cheveux & me ſervoit de femme de chambre. Une vieille venoit faire mon ménage, mettre mon pot au feu & s’en alloit l’après-diner : elle ne revenoit que le ſoir très-tard, à l’heure indiquée, lorſque Monſeigneur ne couchoit pas avec moi, parce que je lui avois déclaré que j’aurois trop peur, que je ne pou-