Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/142

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net leur donna une envie de rire ſi violente, qu’ils ne purent y tenir & éclaterent. Quel fut mon étonnement, & quelle fut la frayeur du Prélat ! Il s’imagine que c’eſt un complot formé contre lui, que ce ſont des coupe-jarrets apoſtés pour le voler : il perd la tête, il veut s’enfuir. Moi, je reſte immobile un moment ; puis une lumiere à la main vais viſiter le cabinet. Je n’y vois perſonne ; mais la couliſſe rendoit dans l’antichambre ouverte, je ſuis la trace des perfides, & trouve un ſpectacle formant la carricature la plus groteſque. Monſeigneur & ſes Grands Vicaires ſe rencontrent en même tems à la porte ; il ſe perſuade de plus en plus du mauvais deſſein qu’on a qu’on veut l’arrêter : il ſe jette à genoux aux pieds des aſſaſſins prétendus, offre ſa bourſe & demande grace pour ſa vie. Ceux-ci le relevent en riant de plus belle : ils lui diſent que c’eſt