Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/19

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dents, les nettoya, me donna d’une eau propre à rendre l’haleine douce & ſuave. Revenue, on me mit de nouveau dans le bain. Après m’avoir eſſuyée légérement, on me fit les ongles des pieds & des mains : on m’enleva les corps, les durillons, les calloſités ; on m’épila dans les endroits où des poils folets mal placés pouvoient rendre au tact la peau moins unie ; on me peigna la toiſon que j’avois déjà ſuperbe, afin que dans les embraſſemens, les touffes trop mêlées n’occaſionnaſſent pas de ces croiſemens douloureux, ſemblables au plis de roſe qui faiſoient crier les Sybarites. Deux jeunes filles de la jardiniere, accoutumées à cette fonction, me nettoyèrent les ouvertures, les oreilles, l’anus, la vulve ; elles me pétrirent voluptueuſement toutes les jointures à la maniere des Germains[1] pour

  1. Charlatan, quelque tems à la mode à Paris, & qui prétendoit guérir ſes malades en leur pétrifiant les membres.