Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/80

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roiſſant encore que céder à la curioſité, je vais à la porte, je ferme le verrouil & lui dis en revenant : Voyons donc cette merveille, ce que vous ſavez faire. „ Elle joue un moment de timidité ; elle rappelle l’intervalle qu’il doit y avoir entre une ouvriere & moi ; elle s’étonne elle même de ſon effronterie : il ne faut l’attribuer qu’à l’excès de la paſſion que lui ont tout à coup inſpiré mes charmes : puis, bientôt devenue plus hardie, elle couvre ma gorge de ſes baiſers, prend ma main & la porte doucement à… „ Monſtre, m’écriai-je, tu es un homme, & je ſuis perdue. „ Cependant ma main, retenue par une force magnétique, ne lâchoit point priſe ; même pour arrêter la ſienne qui faiſoit des progrés & me rendoit les titillations raviſſantes que je procurois au téméraire, en ſorte que nous conſommâmes tous deux réciproquement notre ſacrifice en-