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Fig. 236

un lien soudé au soc et maintenu postérieurement par deux étançons qui prennent leur point d’appui, l’un sur le sep et l’autre sur la haye. — Celle-ci, D, est unie au sep par le plateau E au moyen de 3 chevilles F ; elle est consolidée, de plus, par les brides G G G. — Le coutre H est maintenu par un coin. — Le support J sert à déterminer l’entrure au moyen du coin A qui le maintient solidement à la hauteur désirée, et du sabot L qui glisse sur la terre à la partie postérieure, et qui se relève à la partie antérieure afin de ne pas entraîner les fumiers longs. — Le têtard M, vu ici de profil, a été reproduit horizontalement, p. 176, fig. 219. Les trous servent à suspendre le palonnier ; il est évident que plus on le fixe à droite, plus la tranche s’élargit. Le manche unique N reçoit près de son sommet un mancheron O sur lequel peut se porter accidentellement la main droite du laboureur.

Dans divers lieux, on remplace le sabot par une roue P ou R (détails de la fig. 236), qui joint à l’avantage de ne jamais entraîner le fumier, celui de produire un moindre frottement.

D’après les essais qui ont été faits par ordre de la Chambre d’agriculture de Savoie, la charrue Brabant, construite par Machet, d’après des principes qui ne diffèrent pas essentiellement de ceux que nous venons de faire connaître, paraîtrait conserver une supériorité incontestable sur la plupart des autres, dans les terres très-fortes et pour les labours profonds. — Au dire du rapporteur, elle remonte la terre même sur les pentes de 14 à 16 pouces (0m 379 à 0m 433) par toise (1m 949) ; les récoltes sont aussi belles sur le sol qu’elle relève que sur le terrain inférieur ; et il est d’autant plus utile de l’employer dans les pays montueux, qu’elle ne dégarnit point le haut des collines, replaçant toujours au second labour la terre qui a été déplacée au premier.

Cette charrue soulève, à l’aide de deux bœufs et d’un cheval, dans les circonstances les plus difficiles, une bande de terre de 11 à 12 pouces (0m 298 à 0m 325) de largeur, sur 8 à 9 (0m 217 à 0m 244) de profondeur.

Fig. 237

La charrue Brabant à maillet (fig. 237 ), qui a fixé particulièrement l’attention du jury lors d’un concours récent qui a eu lieu dans le département de l’Aisne, où elle était essayée pour la première fois, attelée d’un seul cheval d’une valeur de 250 à 300 fr., a donné, à 3 ½ po. (0m 095), un labour excellent. A 6 po. (0m 162), quoique son travail fût moins parfait, il n’en a pas moins été jugé fort bon.

Le petit Brabant n’est pas monté pour pénétrer généralement à plus de 4 po. (0m108) dans la terre. Cependant on peut lui donner jusqu’à 6 po. entrure (0m 162) et 8 po. (0m 217) de raie. — La simplicité, la modicité de son prix (34 à 40 fr. avec les accessoires), la légèreté, l’excellent labour qu’il donne, sont autant de précieux avantages qui le recommandent dans la petite culture.

Le Brabant à maillet est d’un grand usage dans la Flandre, où la culture est très-divisée. Lorsque le conducteur est parvenu à maintenir le cheval toujours à la même distance de la raie, la conduite en est facile et peu fatigante. — Avec une raie de 5 à 8 pouces (0m 135 à 0m 217) de largeur, il laboure de 40 à 60 verges (17 à 20 ares) par attelée de 6 heures de travail.

Le petit Brabant diffère particulièrement de celui que nous avons décrit avant lui, par la plus grande légèreté de sa construction, la forme moins élevée et plus alongée de son versoir, et celle de son support, que nous croyons moins propre à remplir convenablement sa destination, c’est-à-dire à régler l’entrure en glissant au besoin sur le