Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
liv. ier.
Agriculture : ensemencemens et plantations.

ces instrumens de la réunion du semoir, du rayonneur et de la herse, ou a imaginé les semoirs à brouettes qui sont conduits par un homme, et qui même peuvent être confiés à un enfant. De tous les semoirs de ce genre qui ont paru jusqu’à présent, ceux qui sont fabriqués dans les ateliers de M. de Dombasle à Roville, sont ceux qui réunissent le plus grand nombre d’avantages à la solidité et à la simplicité. Il y en a de 2 sortes, l’un (fig. 299) est destiné aux graines fines. La figure montre clairement sur quels principes il est construit. Ce semoir coûte 48 fr., pris à Roville. Il pèse 49 kil. : ainsi les personnes qui ne voudraient pas se donner la peine de le faire construire, pourront estimer ce qu’il leur coûtera approximativement, en ajoutant 7 fr. pour l’emballage. L’autre semoir (fig. 300) est pour les graines qui sont plus grosses, comme pois, fèves, maïs. Il se compose d’une trémie dans laquelle tourne un cylindre. Ce cylindre est percé, à la circonférence, de trous dont la capacité est proportionnée à la grosseur des semences. Il faut par conséquent qu’on puisse le démonter à volonté afin de le changer lorsqu’on sème une graine d’une autre dimension. 2 brosses servent à empêcher la semence de s’écouler entre le cylindre et la paroi intérieure de la trémie. Ce dernier semoir coûte 56 fr. et pèse 53 kilog.

On pense bien que ces semoirs ne peuvent servir à la sémination des céréales, parce que, ne répandant la graine que sur une seule ligne, il faudrait trop de temps pour exécuter cette opération sur une certaine étendue. Mais ils sont employés avec succès pour les plantes qui doivent être semées par rangées et qui exigent des binages plus fréquens. Un jeune homme peut les faire manœuvrer sur une surface de 2 hectares en un jour, lorsque les lignes sont à la distance de 27 pouces, et 1 hectare 1/2 lorsqu’elles le sont à 18.

À cette section des semoirs appartient le semoir du docteur Hunter (fig. 301), consistant : 1o en un sac a qui contient la semence ; 2o en un réservoir en fer-blanc ou en tôle b ; 3o en un cylindre alimentaire c ; 4o enfin, en un tube d, qui donne passage au grain. Au cylindre alimentaire est adaptée une manivelle destinée à être mise en mouvement par le semeur qui porte le sac suspendu à son cou par le moyen de courroies. On empêche la semence de passer ailleurs que dans les trous pratiqués à la surface du cylindre, au moyen de brosses ou de peaux non tannées qui puissent en faire l’office. La manivelle se tourne avec la main droite, tandis que la gauche guide le tube conducteur.

Le semoir Barrault (fig. 302) ne paraît être qu’une imitation du semoir de M. Hunter. Il a sur ce dernier l’avantage de ne pas autant fatiguer le semeur, à cause de la roulette qui sert de point d’appui ; il est à 1, 3 ou 5 tubes et coûte 25, 35 ou 45 fr.

On range également dans la catégorie des semoirs à bras celui qui est usité quelquefois en Angleterre pour la semaille des turneps (fig. 303). Il répand la semence sur 2 rangées à la fois au moyen de 2 barils attachés à une traverse sur laquelle ils glissent librement afin de pouvoir les éloigner et les rapprocher à volonté. On pourrait remplacer avec avantage les barils par des lanternes en fer-blanc. Cette construction rendrait l’instrument plus léger.