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chap. 15e.
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DU MAIS.

parcelles de l’épi, et les corps étrangers qui s’y trouvent mêlés.

Le moyen le plus naturel de conserver le maïs est de le laisser en épis, mais il peut difficilement convenir aux pays de grande culture. — Lors donc qu’on a dégagé les grains de la rafle, les uns les serrent dans des greniers ou ils les remuent de temps en temps ; — d’autres les mettent dans des sacs, des coffres, des tonneaux. — En Toscane, en Sicile, à Malte et sur les côtes d’Afrique, on les enfouit, comme les grains de toute autre nature, dans des fosses souterraines, revêtues à l’intérieur de pailles ou de nattes de jonc, d’écorce, etc. — Chacun sait qu’un moyen très-propre à prolonger la durée du maïs consiste à le soumettre à un degré de chaleur dont l’intensité, assez forte, à la vérité, pour détruire la vitalité du grain, paralyse en même temps les élémens de fermentation, et durcit assez la partie du grain enchâssée dans l’axe de l’épi, pour qu’il résiste à l’attaque des insectes. Malheureusement, la farine qui provient du maïs étuvé n’est pas d’une conservation plus longue que l’autre. On ne doit donc moudre ce grain que pour la consommation de quelques semaines. Plus la farine acquiert de finesse sous la meule, plus elle est susceptible de s’altérer.

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§ x. — Des produits du maïs.

Si nous faisions, avec les voyageurs, des recherches sur les produits de la culture du mais dans les contrées méridionales, nous verrions qu’à l’aide des irrigations, on en obtient sur le même sol au moins deux récoltes par an. C’est ce qui a lieu dans quelques parties de l’Egypte, et d’une manière bien plus marquée dans l’île de Cuba, où, au dire de M. Ramon de la Sagra, on voit se succéder jusqu’à 4 cueillettes de maïs : la 1re en février, la 2e en mai, la 3e en août, et la dernière en octobre. — Au sud de l’Europe, il n’est pas impossible non plus, comme on peut le prévoir d’après ce qui précède, d’obtenir 2 récoltes, soi en faisant sur le même champ 2 cultures consécutives de maïs précoce, soit en semant, en juillet, dans les intervalles des lignes de maïs ensemencées en avril ; mais, d’une part, il faut beaucoup d’engrais pour réparer l’épuisement occasioné par cette production forcée, et, de l’autre, on chercherait vainement a l’obtenir hors de certains climats et de certaines positions favorisées par la proximité des eaux. — La multiplicité des récoltes de maïs n’est pas le seul avantage des pays aussi heureusement situés : leur abondance en est un non moins grand. — Dans quelques parties de l’Amérique du sud, il est des lieux, dit M. de Humboldt, où l’on regarde comme médiocre une culture de cette graminée, qui ne rend que cent trente à cent cinquante fois la semence.

D’après nos calculs, le produit ordinaire étant de deux épis dans les bons terrains, et d’un seul dans les médiocres, chaque épi contenant approximativement 10 à 12 rangées, et chaque rangée 30 à 40 grains, on obtient quelquefois en Piémont jusqu’à 180 pour un. — Toutefois, la récolte moyenne du maïs, dans ce même pays, n’est que de 60 p. 1. En réduisant encore ce total, on trouvera toujours que, partout ou le maïs prospère, il est de toutes les céréales celle qui donne les plus abondans produits. Matth. Bonafous.

Section vii. — Du Millet et du Sorgho.

Le Millet ou Panis (Panicum, Lin.) ; en anglais, Millet ; en allemand, Panick ; en italien, Panico et Sageno, et en espagnol, Alcaudia, n’est cultivé un peu en grand que dans quelques-unes de nos provinces méridionales.