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chap. 18e.
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DES DIVERSES PLANTES FOURRAGERES.


Fig. 645.

La rapidité avec laquelle il accomplit les diverses phases de sa végétation, rapidité si grande qu’il n’est pas rare de le voir épiller deux fois la même année, lorsqu’il a été fauché de bonne heure une première fois, rend assez difficile de l’allier avec d’autres gramens ; cependant il en est, tel que le ray-grass, la houque et diverses bonnes espèces, qui arrivent à leur point de fauchaison lorsque les tiges du vulpin des prés sont encore succulentes.

Cet excellent fourrage aime la fraîcheur autant qu’il redoute une humidité stagnante. Il convient particulièrement aux prés bas, aux étangs desséchés, mais il s’accommoderait fort mal des fonds marécageux. — Il ne redoute nullement les froids de nos climats, aussi peut-on le semer de bonne heure en automne ou au printemps. — M. Vilmorin recommande de répandre environ 20 kilog. de graines par hectare.

Fig. 646.

Le Vulpin des champs (Alopecurus agrestis, Lin.) (fig. 646) est vivace. Il se distingue facilement du précédent, non seulement à ses glumes absolument glabres, mais à la simple inspection de sa panicule cylindrique beaucoup plus grêle et plus alongée,qui prend souvent une teinte d’un vert purpurin. — a glume ; — b balle extraite de la glume et vue au moment de la floraison.

Il s’élève communément moins, mais il talle peut-être plus encore que le vulpin des prés, et s’il donne en définitive un fourrage moins abondant, il possède en compensation la propriété de mieux réussir sur les terrains élevés, de qualité même médiocre. On le voit souvent croître spontanément dans les champs cultivés. Après la moisson des céréales, il procure aux troupeaux un pâturage excellent. — Yvart s’est bien trouvé de le mêler parfois à des trèfles et à d’autres prairies artificielles.

Le Vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus, Lin.) (fig. 647), vivace, a les panicules plus courtes que les deux espèces précédentes ; sa couleur est d’un vert plus franc ; — ses fleurs, quelquefois tout-à-fait glabres à la base de l’épi, sont légèrement velues à la sommité, — ses tiges sont fortement genouillées.

Fig. 647.

Ce vulpin, qui croît naturellement au bord des étangs et dans beaucoup de lieux humides, est particulièrement propre aux terrains marécageux. Son fourrage est de meilleure qualité que celui de beaucoup d’autres plantes de semblables localités. Les vaches, les bœufs et les chevaux s’en accomodent et s’en trouvent fort bien.

Fléole (Phleum). Glume à deux valves tronquées et surmontées de deux pointes, à une seule fleur ; — balle plus petite que la glume. (Voy. les détails de la fig. 648.)

Fig. 648.

Fléole des prés (Phleum pratense. Lin .), Thimothy des Anglais, fléau, etc. (fig. 618), vivace ; sa tige, articulée, droite, feuillue, s’élève au-delà de 3 pieds (1 mètre) ; — l’épi, cy-