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Livre Troisième.

ANIMAUX DOMESTIQUES.

INTRODUCTION.

Sous la dénomination d’animaux domestiques, on comprend généralement tous les animaux dont l’homme a su dompter l’instinct et adoucir les mœurs sauvages, qu’il a contraints de vivre avec lui et d’attendre qu’il règle leurs penchans et leurs passions ou satisfasse à leurs besoins, et dont il a modifié les formes ou développé les qualités pour les appliquer plus utilement aux besoins de la société.

Dans la classification générale du règne animal, les animaux domestiques appartiennent à 2 grandes classes, celle des mammifères et celle des oiseaux. Il y a bien encore quelques animaux des autres classes, telles que celles des poissons, des crustacés, des insectes et des mollusques, qui peuvent vivre en domesticité et dont l’homme sait tirer des produits, mais nous ne nous en occuperons pas dans ce livre, soit parce qu’aux articles Etangs, Vers à soie et Abeilles on est entré à l’égard des uns dans des détails suffisans, soit parce que l’éducation des autres est sans importance.

1° Les mammifères, ou animaux portant exclusivement des mamelles, réduits à l’état de domesticité, ont été rangés, dans cette classification, dans 4 ordres particuliers : ceux des carnassiers, des rongeurs, des pachydermes et des ruminans.

  1. Les carnassiers domestiques sont le chien et le chat.
  2. Les rongeurs, le lapin et quelquefois le lièvre.
  3. Les pachydermes, qui sont des animaux à sabots, se partagent en 2 familles :
    1. Les pachydermes à pieds fourchus, le cochon ;
    2. Les pachydermes solipèdes, qui n’ont qu’un doigt apparent et un seul sabot à chaque pied, le cheval, l’âne, et enfin le mulet, produit de ces 2 espèces.
  4. Les ruminans, ou animaux qui jouissent de la singulière propriété de faire remonter les alimens dans la bouche pour les mâcher une seconde fois, forment 3 genres qui se distinguent ordinairement à l’état de nature par la direction des cornes frontales que portent les mâles et quelquefois les femelles : mais la domesticité a rendu ce caractère incertain et a fait varier cette direction ou même disparaître ces productions dans quelques races. Ces genres comprennent :
    1. Les chèvres, dont les cornes sont dirigées en haut et en arrière, et qui ont le menton la plupart du temps garni d’une longue barbe et le chanfrein concave. Tels sont le bouc commun et la chèvre.
    2. Les moutons, qui ont les cornes dirigées en arrière et revenant plus ou moins en avant en spirale, à chanfrein convexe et sans barbe. Tels sont le bélier, la brebis.
    3. Les bœufs, qui ont les cornes dirigées de côté et revenant vers le haut ou en avant en forme de croissant, et qui comprennent le taureau, la vache.

2° Les oiseaux qu’on élève en domesticité dans les établissemens ruraux sont divisés en 2 ordres par les naturalistes ; les gallinacés et les palmipèdes.

  1. Les gallinacés sont les dindons, les coqs, les poules et les pigeons.
  2. Les palmipèdes, dont les doigts sont réunis par des membranes, comprennent les oies et les canards.

Dans l’économie rurale, les animaux domestiques sont rangés, abstraction faite de la classe, de l’ordre, de la famille ou du genre dont ils font partie, suivant les besoins auxquels on les applique. Les uns prennent le nom de bêtes de travail ou de trait, et les autres celui de bêtes de rente ou de produit.

Les bêtes de travail ou de trait sont celles qu’on destine à faire tous les travaux de l’agriculture, comme le cheval, l’âne, le mulet, le bœuf, le taureau et la vache.

Les bêtes de rente ou de produit sont les animaux qu’on élève seulement pour les profits que procure leur éducation ; tels sont d’abord tous les précédens, qui, étant susceptibles de donner des profits, deviennent alors des bêtes de rente ; puis les moutons, le cochon, la chèvre, le lapin et les oiseaux domestiques.

Le chien et le chat, qui ne rendent que des services, forment une classe à part.

Parmi les animaux domestiques, les chevaux, les bœufs et les moutons jouent le principal rôle dans l’économie rurale. On désigne souvent les premiers, ou le cheval, l’âne et le mulet, par le nom collectif de bêtes chevalines, les seconds par ceux de gros bétail, de bêtes ou bétail à cornes, de bêtes bovines, et les troisièmes par ceux de menu bétail, de bêtes à laine ou ovines. Quant aux volatiles, les coqs, dindons, oies et canards forment les oiseaux de basse-cour, et les pigeons les oiseaux de colombier.

Le but général de l’éducation des animaux domestiques étant, ainsi que nous l’avons dit, de les appliquer aux besoins de la société, et,

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