Page:Maistre - Du pape suivi de l'Église gallicane, Goemaere, 1852.djvu/303

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LIVRE li. 295 CHAPITRE XVI, BAISONS QUI ONT RETENU L'ÉGLISE GALLICANE DANS LA DÉPENDANCE DU SAlNT-SIÉGE. On peut faire sur toute cette matière une question très- fondée, c'est de savoir comment VÊglise gallicane, avec ses prétentions exagérées et ses maximes qu'on appellera comme on voudra, ne s était pas trouvée enfin, par la seule force des choses, soustraite à V obéissance du Saint-Siège? Trois raisons l'en ont empêchée , et premièrement la mode- ^ ration du Saint-Siège. Si le Pape se pressait de censurer, de condamner, d'ahathématiser ; si Ton se permettait à Rome des coups de tête semblables à ceux qu'on a vus en d'autres pays^ il y a longtemps que la France serait séparée. Mais les Papes marchent avec une circonspection scrupuleuse, et ne con- damnent qu'à la dernière extrémité. Il n'y a pas de maxin^ plus fausse que celle de condamner tout ce qui est condam- nable ; plus d'un théologien français a remarqué très-sérieu- sement que le Pape n'avait jamais osé condamner la Défense des quatre articles : quelle ignorance de Rome et de ses maximes? Les Papes ne demandent qu'à ne pas condamer; et comment auraiènt-ils sévi contre un homme tel que Bossuet, pour un livre publié quarante ans après sa mort, et pour un livre que non-seulement il n'avait pas avoué , mais qu'il avait même assez clairement proscrit? Les souverains Pontifes savent sans doute ce qu'ils doivent penser et des quatre