Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/23

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avait jeté de si profondes racines en Espagne, qu’il menaçait de suffoquer entièrement la plante nationale. Les richesses des judaïsants, leur influence, leurs alliances avec les familles les plus illustres de la monarchie, les rendaient infiniment redoutables : c’était véritablement une nation renfermée dans une autre. [1]

Le Mahométisme augmentait prodigieusement le danger ; l’arbre avait été renversé en Espagne, mais les racines vivaient. Il s’agissait de savoir s’il y aurait encore une nation espagnole ; si le Judaïsme et l’Islamisme se partageraient ces riches provinces ; si la superstition, le despotisme et la barbarie remporteraient encore cette épouvantable victoire sur le genre humain. Les Juifs étaient à peu près maîtres de l’Espagne ; la haine réciproque était portée à l’excès ; les Cortès demandèrent

  1. Por la riqueza y el poder, que gozaban, y por sus enlaces con las familias mas ilustres y distin-