Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/39

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le roi de France (qui était cependant saint Louis) sur les lois trop sévères, au jugement du pontife, que ce grand prince avait portées contre les blasphémateurs [1], le priant instamment, dans sa bulle du 12 juillet 1268, de vouloir bien adoucir ces lois ; et disant encore au roi de Navarre, dans une bulle du même jour : Il n’est pas du tout convenable d’imiter notre très cher fils en Jésus-Christ, l’illustre roi des Français, au sujet des lois trop rigoureuses qu’il a publiées contre ces sortes de crimes [2]

  1. Voyez du Cange, dans ses notes sur Joinville. Collection des Mémoires concernant l’Histoire de France, tome II, pag. 258, note 3e. ― Saint Louis avait ordonné que les blasphémateurs auraient la langue percée, même, si je ne me trompe, avec un fer rouge. Certainement cette peine était terrible. Il est bon d’observer cependant que chez des nations modernes et très sagement gouvernées, le blasphème bien caractérisé est puni de mort.
  2. Sed fatemur quod in poenis hujusmodi tam acerbis... charissimum in Christo filium nostrum regem