Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/99

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chose peut honorer un gouvernement, en démontrer la force et l’impartialité, c’est l’autorité qu’il donne à ses tribunaux d’amener devant eux toute personne quelconque pour y rendre témoignage. Nous avons vu, il y a peu d’années, le chancelier de l’échiquier, obligé, en Angleterre, de comparaître devant un tribunal criminel pour y donner sa déposition ; nous l’avons vu attaqué de questions, poussé à bout par l’interrogateur, et passablement embarrassé de sa figure [1]. Alors, sans doute, notre critique n’aurait pas manqué de s’écrier : Ici le tribunal peut à son gré faire comparaître devant lui tous ceux qu’il juge à propos d’y appeler. O merveilleuse Angleterre ! O sainte liberté !

Mais s’il s’agit de l’Espagne, les principes changent, le juste devient

  1. Il s’agit ici d’une accusation fameuse, dans laquelle le célèbre Pitt se vit obligé de venir à la barre dire la vérité aux juges, aussi peu et aussi mal qu’il lui fut possible.