Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XXIV

SUR LA MORT DE HENRY LE GRAND

1610



« Enfin l’ire du ciel et sa fatale envie,
Dont j’avais repoussé tant d’injustes efforts,
Ont détruit ma fortune, et sans m’ôter la vie,
M’ont mis entre les morts.

« Henri, ce grand Henri, que les soins de nature
Avaient fait un miracle aux yeux de l’univers,
Comme un homme vulgaire est dans la sépulture
À la merci des vers.

« Belle âme, beau patron des célestes ouvrages,
Qui fus de mon espoir l’infaillible recours,
Quelle nuit fut pareille aux funestes ombrages
Où tu laisses mes jours ?