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XXX
sur

LE MARIAGE DU ROY ET DE LA REINE
[Louis xiii et Anne d’Autriche]

1615


Mopse, entre les devins, l’Apollon de cet âge,
Avait toujours fait espérer
Qu’un soleil qui naîtrait sur les rives du Tage
En la terre du lis nous viendrait éclairer.

Cette prédiction semblait une aventure
Contre le sens et le discours,
N’étant pas convenable aux règles de nature
Qu’un soleil se levât où se couchent les jours.

Anne qui de Madrid fut l’unique miracle,
Maintenant l’aise de nos yeux,
Au sein de notre Mars satisfait à l’oracle,
Et dégage envers nous la promesse des cieux.