Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/151

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Tirent un cœur à leur service,
Que leur souhaiter plus d’appas,
C’est vouloir avecque injustice
Ce que les cieux ne peuvent pas.

L’Orient, qui de leurs aïeux
Sait les titres ambitieux,
Donne à leur sang un avantage
Qu’on ne leur peut faire quitter
Sans être issu du parentage
Ou de vous ou de Jupiter.

Tout ce qu’à façonner un corps
Nature assemble de trésors,
Est en elles sans artifice ;
Et la force de leurs esprits,
D’où jamais n’approche le vice,
Fait encore accroître leur prix.

Elles souffrent bien que l’Amour
Par elles fasse chaque jour
Nouvelle preuve de ses charmes ;
Mais sitôt qu’il les veut toucher,
Il reconnaît qu’il n’a point d’armes
Qu’elles ne fassent reboucher.

Loin des vaines impressions
De toutes folles passions,