Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/152

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La vertu leur apprend à vivre,
Et dans la cour leur fait des lois
Que Diane aurait peine à suivre
Au plus grand silence des bois.

Une reine qui les conduit
De tant de merveilles reluit,
Que le soleil, qui tout surmonte,
Quand même il est plus flamboyant,
S’il était sensible à la honte,
Se cacherait en la voyant.

Aussi le temps a beau courir,
Je la ferai toujours fleurir
Au rang des choses éternelles,
Et non moins que les immortels,
Tant que mon dos aura des ailes,
Son image aura des autels.

Grand roi, faites-leur bon accueil ;
Louez leur magnanime orgueil
Que vous seul avez fait ployable ;
Et vous acquérez sagement,
Afin de me rendre croyable,
La faveur de leur jugement.

Jusqu’ici vos faits glorieux
Peuvent avoir des envieux ;