Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
STANCES.


XX

POUR ALCANDRE
au retour d’Oranthe à Fontainebleau

1609


Revenez, mes plaisirs, Madame est revenue,
Et les voeux que j’ay faits pour revoir ses beaux yeux,
Rendant par mes soupirs ma douleur recognuë,
Ont eu grace des cieux.

Les voicy de retour, ces astres adorables,
Où prend mon ocean son flus et son reflus ;
Soucis, retirez-vous, cherchez les miserables :
Je ne vous cognois plus !

Peut-on voir ce miracle, où le soin de Nature
A semé comme fleurs tant d’aimables appas,
Et ne confesser point qu’il n’est pire avanture
Que de ne la voir pas ?