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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/203

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STANCES


D’un nombre infiny de poissons ;
Qui peuple de troupeaux les bois et les montagnes,
Donne aux prés la verdure, et couvre les campagnes
De vendanges et de moissons ?

Il est bien dur à sa justice
De voir l’impudente malice
Dont nous l’offensons chaque jour ;
Mais, comme notre père, il excuse nos crimes ;
Et même ses courroux, tant soient-ils légitimes,
Sont des marques de son amour.

Nos affections passageres,
Tenant de nos humeurs légères,
Se font vieilles en un moment ;
Quelque nouveau désir comme un vent les emporte :
La sienne, toujours ferme, et toujours d’une sorte,
Se conserve éternellement.